Bernard a pris le club en main en 1986, il assista même à la finale de la Coupe de France où l’OM s’était qualifié avec un effectif dont il n’était pas responsable.
Interview de Bernard
Bernard Tapie, que vous faut-il pour réussir?
« Il y a, à Marseille, une telle pénétration du football dans toutes les structures, aussi bien politique, économique, industrielle, sociale que culturelle, que chaque Marseillais se sent propriétaire de l’OM.
C’est ce qui me surprendra toujours. Quand il y a 30 000 spectateurs au stade, on compte autant de sélectionneurs.
J’ai dit il faut les moyens et les hommes. Il y a les moyens, et pas les hommes.
Chacun considère qu’à la place d’Untel il aurait fallu mettre tel autre et vice versa. Le football et un sport dans lequel les gens se reconnaissent presque immédiatement toutes les compétences. Tout ça parce que, à un moment ou un autre, on a tous tapé dans un ballon. »
Ainsi répondait Bernard Tapie quand il a décidé de dire oui à Gaston Deffere pour prendre en charge l’Olympique de Marseille.
Bernard Tapie dope immédiatement le club.
Il constitue un tandem efficace Banide/Hidalgo avec un certain Gérard Gili déjà en place au centre de formation et construit une équipe autour de Forster, Domergue, Genghini, un certain Jean-Pierre Papin qu’il souffle à Monaco après ses exploits de Bruges et surtout Alain Giresse..
On le croyait viscéralement attaché à ses chers Girondins de Bordeaux.
Mais Bernard Tapie a su le séduire afin de l’exhorter à relever le défi marseillais.
Gigi fait une entorse à sa fidélité pour finalement rejoindre l’Olympique de Marseille.
Qui, avec le petit meneur de jeu à la baguette, pour servir notamment en pointe le prometteur JPP, accomplit une très belle saison..
Mais, à Bordeaux, même privés de leur guide, les hommes d’Aimé Jacquet ont de la ressource.
Pour pallier le départ de Giresse, mais aussi ceux de Thierry Tusseau et Dieter Müller, Bordeaux mise sur José Touré, Philippe Vercruysse, Jean-Marc Ferreri, Alain Roche, formé au club, ainsi que sur les jumeaux Vujovic, tous deux internationaux yougoslaves, l’un évoluant en défense (Zoran) l’autre en attaque (Zlatko).
L’aventure Tapie commence contre Monaco au Vélodrome par une victoire 3 à 1.
Cette saison de promesse va préfigurer la suite et démontrer les extraordinaires qualités de dénicheur de talent de Bernard Tapie.
Jusqu’à la trêve, les Bordelais sont sérieusement accrochés par les Marseillais.
L’OM est en tête et affronte les Girondins à Lescure.
Mais un plan anti-Giresse est mis en place, Rohr s’attachant aux basques du meneur de jeu Olympien en dépassant les limites permises.
Diallo pète les plombs et se fera expulser avec le cerbère Bordelais.
En décembre, alors que les Girondins restent sur deux défaites, débarque un inconnu de 22 ans Philippe Fargeon, Haut-Savoyard recruté alors qu’il s’exprimait modestement en Suisse, à Bellinzona précisément
En dix-huit matches, il marque 15 buts et termine deuxième ex-æquo du classement des buteurs (à égalité avec le Brestois Gérard Buscher), à trois unités du meilleur réalisateur, le Messin Bernard Zénier, dont le total (18) apparaît comme le plus faible depuis de longues années.
Avec cinq défaites seulement, les Girondins décrochent leur troisième titre en quatre saisons.
Sur la ligne d’arrivée, ils précèdent de quatre points l’Olympique de Marseille et de cinq points le Toulouse de Philippe Bergeroo, Gérald Passi, Yannick Stopyra, Beto Marcico et Alberto Tarantini.
L’OM a redressé la tête et échoue aussi en Finale de la Coupe contre Bordeaux.
Mais il s’est préparé des Lendemains qui chantent.